Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

dimanche

Les poules apprendront à voler de leurs propres ailes



L'insecte qu'on appelle communément gendarme est allé rejoindre ses copains.
« Hé, les gars ! y a un type qui nous filme ! Appelez les renforts !»



Quelques minuscules billets à venir pour excuser le manque de temps et d'inspiration. Et puis, z'allez voir, qu'à dire "minuscule billet" et à vous expliquer le pourquoi du comment, je vais pondre un long texte évoquant par exemple ma période cartons, l'année du lapin, le FN, mes traductions sur l'analyse en ligne de la qualité des eaux ou mon prochain petit rôle dans un film, tout ceci n'ayant pour rapport que le petit pois que je baptiserai inspiration (encore elle ?) ricochant dans ma caboche (Sophie B, celle-ci était pour toi). Et pour Monique, puis Elisabeth quelques bêtes dans ce billet bête au goût de Tic Tac.

Je me souviens, il y a environ 25 ans, fier comme un pape, le père de ma meilleure amie de l'époque m'avait montré sa carte d'adhérent au front national. J'avais blêmi d'effroi.

A propos de cartes, je viens de perdre lamentablement au jeu des 7 familles. J'ai décidément la tête ailleurs. Perdre face à des gamines de 4 et 7 ans. Je n'aime pas (vraiment) les enfants. Hormis ceux appartenant à ma sœur et mes amis. Et quelques autres, peut-être. I miss Super Nanny. Ceci dit, j'avoue qu'elles ont été adorablement utiles, mes nièces, à porter les battants d'une armoire démontée au monsieur venu chercher deux ou trois de nos meubles. Ou à passer le balai. Et cueillir, malgré tout, des coucous pour leur oncle ingrat.

J'aime bien les "et". J'en use ET j'en abuse, je sais.

Internet ne cesse de m'ébaubir. Alors que mes parents ont quasiment vendu leur maison via un site mettant en relation les particuliers refusant d'empiffrer les agents immobiliers, ils ont réussi l'exploit de vendre des meubles au trou du cul du monde, autrement dit le Périgord (que j'aime tant). En un claquement de doigts. Le dimanche semble le jour tout trouvé pour mettre une annonce sur la toile. Et la maison qui se vide. La déchetterie où s'amoncellent magnétoscopes, ferraille, et tout-venant, vorace rejeton de nos habitudes sur-consommatrices. La vieille 205 ne survivra pas à ce déménagement. Il faudra s'en séparer. Argent trop cher. Essence trop chère. Quitter la région qui a longtemps abrité ma famille. D'ici peu, lors de mes potentielles escapades hors de Paris, mes parents m'hébergeront en Charente, leur futur département. Je ne me résous cependant pas à abandonner complètement ce doux Périgord où je me suis tant ennuyé. Mais que j'aime. J'y ai mes amis, mes racines, mes souvenirs, de longues contemplations des plaines boisées, de cette belle rivière polluée dessinant de fameux cingles, des paniers de cèpes et des brassées de fleurs des champs fleurant bon les pesticides. Les poules apprendront à voler de leurs propres ailes, elles qui ont été dorlotées, nourries, promenées par une autre poule, ma mère. Poule. Ou finiront à la casserole.

Et dans ma conception étriquée de ce qui se fait et ne se fait pas, je m'interroge à propos des lapins successifs que m'ont posé un tel, un tel, un tel et un tel. Certes j'ai posé de magistraux lapins en 2009. Des amis qui m'attendaient et m'ont attendu longtemps, jusqu'à ce que la police, rameutée par une autre amie terrassée par l'inquiétude, leur demande de mes nouvelles. Mais l'eau a passé sous les ponts et dans les passoires. Sur le quai de la gare, j'ai attendu le train de la suite de ma vie. Et j'ai retrouvé l'irrépressible joie de vivre que j'ai à cœur de partager. Alors, les lapins, vous me direz. Je les mange en civet.

Quand je pense qu'à 7 ans, j'ai réussi à faire avaler à une copine de supposés bonbons. Faisant passer des crottes de cochons d'Inde pour des Tic Tac au chocolat. Ç'avait un goût d'herbe, avait fini par m'avouer ladite copine, furibarde.

 

16 commentaires:

  1. T'étais une crapule à 7 ans ;-)
    Pourquoi ils partent du Périgord en Charent si c'est pas indiscret?

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  2. Tiens je ne me rappelle pas t'avoir raconté (sinon tant pis) comment Audrey-fille a vendu, elle aussi en deux clics, une cheminée époque 1900 de notre appartement parisien en rénovation. Elle a bien sûr touché une grosse commission (hmm hmm). Les acheteurs anglais sont venus la chercher (démontée) à Paris pour redescendre l'installer dans leur maison du Périgord ;)

    Bon, mais là tu nous a encore rien dit sur ton tournage... teasing ?

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  3. C'est vrai, tu cause peu de politiques.
    Et beaucoup d'insectes.
    Mince, remarque à y regarder de plus près (bah ouais c'est riquiqui un insecte, et des fois, c'est laid mais gentil, des fois l'inverse), c'est presque pareil.

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  4. Carole Nipette : On peut même dire que j'étais une "tête à claques". Je le suis encore un peu. Et pour te répondre, ils se rapprochent de ma sœur et des petites. | tilly avec une minuscule et puis des fois elle met une majuscule : Je viens seulement de tilter au "grosse commission". Un rapport avec le Tic Tac au chocolat ? Je tease Anne. | Zette : Comment as-tu deviné que je nourrissais une admiration sans borne pour nos animaux politiques ?

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  5. Lire ton souvenir de crotte de cochons d'Inde et regretter amèrement de ne jamais avoir eu soi-même cette idée...

    (j'aime beaucoup ton choix pour le titre de ce billet)

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  6. Les poules s'envolent et les écrits restent...
    J'aime ta façon de raconter.
    Ciel un gendarme ! Mais où sont les voleurs ?...
    Bonne semaine M'sieur !

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  7. des crottes de cochon d'Inde ? mais tu es le digne héritier de Pagnol peuchère !
    Et sinon tu vas voir qu'au lieu de se croiser sur Paris, on finira par se rencontrer en Charente :-)

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  8. Joss : Il n'est jamais trop tard, tu sais. J'attends le récit que tu ne manqueras pas d'en faire ! | Sonia : Merci. Les voleurs ne sont pas très loin, ou plutôt leur forfait, car j'ai pris cette petite vidéo juste à côté du château de Bridoire, merveille abandonnée et saccagée à laquelle je vais bientôt consacrer un billet. | Béalapoizon : Pagnol a bercé mon enfance. Oui, qui sait si nous ne croiserons pas sur les jolis chemins de Charente...

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  9. Chez nous en Provence, la maison est une véritable "gendarmerie"...
    Tu n'as pas pensé à récupérer la 205 pour toi ?

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  10. deef : L'emmener à Paris coûterait une fortune (super super cher), et les menues réparations qu'elle subit régulièrement font d'elle un cadeau empoisonné. Sans parler de l'assurance, l'impossible stationnement dans Paris etc etc etc. Louer une voiture est infiniment plus économique.

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  11. "Et j'ai retrouvé l'irrépressible joie de vivre que j'ai à cœur de partager" cette phrase glissée au milieu du reste me fait plaisir.

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  12. J'ai aussi vendu dernièrement mon ancienne maison par ce biais.
    J'avais pris soin de la mettre en agences, quand même, mais quel plaisir de les contacter pour leur annoncer que j'avais vendu tout seul, comme un grand, et qu'il ne toucheront pas vingt mille ! (pour ce qui est de la case prison, certains la mériteraient d'ailleurs...).

    Et vu que je ne vais pas tarder à pendre la crémaillère de la nouvelle maison, je garde dans un coin de ma tête ton idée de dessert très "campagne", et originale !!
    Faut juste que j'achète un troupeau de cochons d'Inde...

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  13. Non, on ne touche pas aux vieilles poules! Et dans un appart, même parisien, elles seraient heureuses!!

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  14. Shaya : C'est parfois une gymnastique de chaque instant mais les sourires glanés çà et là valent tout l'or du monde. | Marin de loire : Des cochons d'Inde c'est moins contraignant que des enfants :p pas de babysitter ni d'études. A moins que tu ne décides de leur apprendre le grec ancien. | nigloo : Je tâcherai de te tenir au courant du probable et prochain poulailler charentais.

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  15. Je viens d'aller sur ton blog sur les conseils d'une de mes lectrices...
    J'aime beaucoup ta façon d'écrire...
    Je déménage aussi bientôt et direction Panazol (banlieue de Limoges) pas par punition comme dans les anciens temps mais pour y vivre une deuxième vie plus sereine...du moins, j'espère..
    Bon courage pour la suite

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  16. Marie : *B*i*e*n*v*e*n*u*e*. Merci à ta lectrice de t’avoir soudoyée. Fais ici comme chez toi (enfin, pas trop, juste ce qu’il faut), ouvre les placards, le frigo, sers-toi. Belle deuxième vie à toi à Panazol.

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