Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

dimanche

Mémorandum théâtral sur Anna Politkovskaïa



Femme non-rééducable - mémorandum théâtral sur Anna Politkovskaïa, de Stefano Massini. Mise en scène d'Arnaud Meunier. 


« Prendre parti, c’est faire preuve d’intelligence, » ressasse Anna Politkovskaïa journaliste russe devenue personnage de théâtre campé sur le plateau du Théâtre de l'Atelier. Prendre parti, est-ce faire preuve d’intelligence ? Interrogée, elle hésite. Faut-il qu'elle choisisse le camp de l'armée russe ou le camp des Tchétchènes ? Des exactions, des massacres insoutenables de part et d'autre.

Anne Alvaro, magnifique, incarne la journaliste, la femme, la combattante, la mère qui peine à expliquer à ses enfants pourquoi parfois elle passe la nuit en taule, pourquoi on la menace de mort, pourquoi on la traite de menteuse, de traîtresse.

Régis Royer, multiple et parfait contrepoint, joue les hommes, un terroriste tchétchène, un vieil homme, un colonel de l'armée russe, ou le fils d'Anna.

Enveloppés ou bousculés par l'univers sonore et musical de Régis Huby, Anne Alvaro et Régis Royer énoncent, habitent l'ironie, l'âpreté, les flamboyances du texte de Stefano Massini, partition composée de paroles et d'écrits de la journaliste assassinée en 2006.

Si l'émotion se fait jour, c'est grâce à l'étonnante alchimie d'une mise en scène élégante, ingénieuse, sur le fil du rasoir, brillante.

Anna Politkovskaïa est morte. Vive Anna Politkovskaïa.
Au Théâtre de l'Atelier, 1 Place Charles Dullin dans le 18e à Paris. À 19h du mardi au samedi. À 17h le dimanche. Jusqu'au 28 mai 2014.

2 commentaires:

  1. on est bien d'accord....voir ici http://marsupilamima.blogspot.fr/2014/03/femme-non-reeducable-de-stafano-massini.html

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    1. M'étonne pas que tu aies aimé. M'en vais te lire.

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