Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

lundi

le merle sifflera trois fois


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Faire le pied de grue trente minutes dans un train en rase campagne, le lot quasi quotidien du voyageur abreuvé d’explications à coucher sous les ponts. De molles excuses à vous faire de belles jambes. Courir pour attraper une correspondance. Deux rames antédiluviennes pleines comme un œuf. Poireauter quinze autres minutes en gare de Bordeaux sans la queue d’une justification. L’usager de la SNCF est stoïque. Il lit. Il pique un somme. Il reluque la culotte dépassant du pantalon de la voisine. Il s’impatiente ou s’en tamponne le coquillard. Il glousse à la plaisanterie pas fine d’une camarade de classe qui lui prête un genou en guise de fauteuil. Tortillard à l’arrêt en gare de Castillon. Et les portes ouvertes laissent entendre le merle siffleur qui n’a cure des retards que collectionne le voyageur.

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8 commentaires:

  1. J'aime beaucoup ta petite musique intérieure quand tu décris une atmosphère ; c'est toujours léger, frais, subtil. Et ça se savoure comme un pépiement printanier :)

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  2. Deef a tout dit. Mai au moins as-tu l'occasion de nous raconter ces moments avec un air plus entrainant que la voix off de Madame SNCF annonçant les retards et trains à quai...

    Bisous et belle semaine à toi !

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  3. Raconté comme tu le fais, cela va devenir un plaisir que d'attendre le train à cause des grèves par exemple... Demain est un heureux jour, ne pas le voir mais le guetter quand même tout en sachant qu'il ne passera pas... Retourner chez soi sous la pluie...
    Resté stoïque, ça je ne sais pas :)
    Encore un petit plaisir de provincial ... Bisous et bonne nuit ...

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  4. Parfait, évidemment. Sinon, si je peux me permettre, que tu as oublié de mentionner les rappels incessants des voix sucrées dans les hauts-parleurs, toutes les 5 minutes : "Nous vous rappelons qu'il est interdit de fumer dans l'enceinte de la gare", qui n'ont, bien sûr, aucun effet sur la population des fumeurs, mais dont la répétitivité, lorsqu'on attend un train en retard, donne des envies de meurtre....

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  5. moi qui n est pas de voiture,et etant usagere reguliere de la CFL (sncf pour vous...) ton poste ne tombe pas dans l oreille d une sourde,quelques fois malheureusement...

    bon w end ;O)

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  6. Je connais bien ce dont tu parles ! J'ai vécu dans une petite ville de province au fin fond du Gers. Il était bien plus simple et presque aussi rapide, quand je revenais de Paris, de faire Paris-Toulouse que Toulouse-Petitbled, tant les embêtement divers et variés, les arrêts inopinés en rase campagne étaient fréquents !

    Tu connais Le Merle de Théophile Gautier ?
    Un oiseau siffle dans les branches
    Et sautille gai, plein d'espoir,
    Sur les herbes, de givre blanches,
    En bottes jaunes, en frac noir.

    C'est un merle, chanteur crédule,
    Ignorant du calendrier,
    Qui rêve soleil, et module
    L'hymne d'avril en février.

    etc !

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  7. des fraises et de la tendresse, voilà tout ce dont j'ai besoin.
    bien à toi !

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  8. Nefertiti : Après mes gentils lecteurs belges et suisses, voici une Luxembourgeoise. J'ignorais que tu vaquais par là-bas. Le week-end fut agréable et riche en surprises, merci. Douce semaine à toi.

    Miyax, 25 ans : Et encore, tu avais la chance que la SNCF desserve Petitbled.
    Je suis amateur mais pas connaisseur. Lu le "etc!" Beau poème (si l'on omet la référence religieuse : en prose ou en vers, Dieu me donne des boutons! Et je reste poli.)

    CortiZone : Pas encore la saison des fraises mais ici, c'est à volonté. Pour ce qui est de la tendresse, il suffit de demander. Bien à toi itou.

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