Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

dimanche

Madame Finaref et moi filions le parfait amour...



Madame Finaref,


Je m’épargnerais volontiers la tâche ingrate de vous assaisonner de noms d’oiseaux. J’ai franchement mieux à faire : planter des pommes de terre, me promener, enfiler des perles et, éventuellement, travailler.

Laissez-moi vous résumer la situation : courant janvier, je résilie le compte Espace n°00000000001, non sans régler la totalité de ce qui est dû. On m’informe gentiment qu’il y a un trop perçu de 93,48€, que cette somme sera transférée sur le compte Espace n°00000000002. Compte pour lequel je verse régulièrement mes mensualités de 125,92€. On me propose de ne verser que la différence (125,92 – 93,48 = 32,44€). Et, bon prince, je m’exécute.

Voilà 2 mois que je reçois de désagréables courriers où il est écrit que « je ne respecte pas mes engagements », que « c’est absolument inacceptable », où l’on me menace ! Hors de moi, j’appelle vos services. La bouche en cœur, on me dit : ce n’est rien, ne tenez pas compte de ces courriers. Ni du retard de 100,95€ (au passage, Finaref n’a pas oublié de se servir en frais). On me susurre que c’est la machine ! Mais dites-moi : est-ce un robot qui lit ce courrier ou bien une personne de chair et de sang dotée d’un brin de jugeote et capable de régler un souci en deux ou trois clics informatiques ?

Parce que là, cette histoire commence à me courir sur le haricot. Ce matin, alors qu’on m’avait assuré que tout allait très bien madame la marquise, je reçois un premier courrier, qui sera suivi, j’en mets ma main à couper, des mêmes missives incendiaires sorties de vos machines. « C’est automatique », me répète-t-on encore. A force de tout mettre sur le dos de ces ordinateurs, je ne m’étonne pas de les voir se rebeller et pondre d’improbables courriers.

Revenons à nos moutons.

Si ce transfert qui aurait été fait (sur Mars ?) n’est pas définitivement confirmé et impacté sur mon compte dans les jours qui viennent, je me réserve le droit de publier cette lettre sur Internet. Où grâce à la magie du référencement via Google et consorts, ma colère serait modestement lue par une centaine de lecteurs/jour et vous apporterait une bien mauvaise publicité.

Cordialement,


Votre dévoué créditeur.


P.S. A votre décharge, j’admets volontiers que Finaref a été infiniment plus conciliant et humain à mon égard que ne l’a été Banque Accord pour ne pas les citer. Banque Accord que j’ai récemment habillé pour l’hiver : lire le billet !



Mise à jour du 6/06 :

Isabelle Q, Responsable Service Consommateurs, m'a écrit. J'en suis encore tout émotionné. Pour y jeter un œil : c'est ici !

« J'ai reçu les plus plates excuses de Finaref, je peux mourir en paix... » : c'est là !


Pour
lire les 11 commentaires avisés, vous savez cliquer.

Bookmark and Share

12 commentaires:

  1. Euh... je vais avoir des ennuis moi avec vos commentaires insultant Madame Finaref. Etant "responsable éditorial" de ce modeste blog, je suis obligé de modérer les commentaires, c'est-à-dire refuser vos gentils messages exprimant tout votre amour à l'égard de ces sociétés de crédits.

    1. Dagrouik disait : Je suis ravi d'être interdit de crédit. Ca m'évite de faire appel à ces biiiiiiiiip.

    2. Dugomo commentait : Finaref biiiiiiiiip (oui, Google, tu peux référencer)

    RépondreSupprimer
  2. Euh... le commentaire de Dugomo est toujours là !

    Je dirais pour ma part que je suis bien contente d'avoir maintenant les moyens de tenir ce genre de services de crédits à distance. Ce sont de vraies glues. Il suffit d'y mettre le petit doigt pour que cela nous colle au porte-monaie pendant des années.
    J'ai moi-même gaspillé beaucoup d'unités téléphoniques à essayer de régler des problèmes pourtant bien simples. Exemple avec Norrsken (filiale de Cetelem), qui malgré ses promesses a été infichue d'augmenter le montant d'une mensualité pour que je puisse m'en débarrasser plus vite.

    De plus, à l'époque d'Internet, je trouve vraiment lamentable le suivi de son compte sur Internet : ces sociétés s'arrangent bien pour surtout ne pas répondre aux vraies questions... comme par exemple : comment solder mon crédit, ou mieux résilier mon contrat ?

    A l'heure où on nous pond des lois pour un oui ou pour un nom, qu'attend-on pour mieux réguler ces sociétés de crédits aux techniques de marketing si agressives et aux services si peu "serviables" ? Et puis, ras-le-bol de leurs courriers mensuels ! On peut lutter contre le spam électronique, mais qu'a-t- on comme moyens pour empêcher celui-là ?

    RépondreSupprimer
  3. j'avais déjà lu pour la banque Accord
    Et là encore complètement OK avec toi...on en peut plus de leurs arguments c'est pas moi c'est l'autre (l'ordi !!!)
    c'est bon de revenir lire ton style après mon absence lointaine...

    belle journée quand même peut-être à planter les patates !!!et bizzz guyanaises-drômoises

    RépondreSupprimer
  4. Ce sont des co**** et des s*** qui profitent des gens...

    RépondreSupprimer
  5. "je me réserve le droit de publier cette lettre sur Internet" : je ne suis pas certain que ce soit une menace qui leur fasse très peur...

    RépondreSupprimer
  6. See Mee : Dans D'autres Vies que la mienne, le dernier roman d'Emmanuel Carrère, une partie est dédiée au combat mené par des avocats réussissant à damer le pion à ces établissements. Témoignages romancés et néanmoins passionnants. En outre, ton exemple concernant Norrsken ressemble fort à une pratique illégale.

    Nanoub973 : A présent, je m'attaque aux herbes aromatiques, au blé, à l'oseille, au pèze. Bizzz aussi.

    Océane : Des co**** et des s*** qui ont trouvé un bon filon, ruiner la France d'en bas avec la bénédiction de Christine Lagarde et de ses acolytes.

    deef : Certes, je n'en disconviens pas. Je suis (très très très) naïf.

    RépondreSupprimer
  7. On pourrait faire un classement des Relations Clientèles les plus pourraves en considérant, par exemple ceux de :
    - Miséricable (ces trouducs me m'ont toujours pas restitué la caution du décodeur rendu en bonne et due forme après résiliation du contrat pour cause de départ du territoire métropolitain en toute aussi bonne et due forme il y a maintenant plus de deux ans...)
    - Le FAI qui vous libère
    - l'opérateur téléphonique historique au nom d'agrume
    - ta banque
    - la mienne
    - l'organisme de crédit à la consommation au taux proche de l'usure, je veux parler de Situlem et de sa carte Horreur
    Et j'en passe...
    D'autres idées ?
    Le problème est, je le crains, plus celui de l'incompétence et de l'absence de communication au sein de ces entreprises entre les différents services, que réellement la malhonnêteté. On emploie des petits robots pas motivés, sous payés, souvent délocalisés au Maghreb et qui n'ont pas accès aux leviers qui pourraient faire changer les choses. Ils sont rivés devant leur écran au bout du fil, débitent un charabia selon une procédure passée sous les fourches caudines de ISO 9000 et des poussières.
    Dès que ça sort un tant soit peu du cadre de leur procédure, ils ne peuvent rien faire. Et surtout ils sont payés pour ne prendre aucune initiative.

    RépondreSupprimer
  8. @ Eric : ils ne sont surtout pas payés pour ne prendre aucune initiative...
    Sinon, qu'est-ce que t'es bon en détournement de marque, toua ^^

    RépondreSupprimer
  9. Eric :
    les autres :
    moi :

    Faire ce classement serait utile mais achèverait de nous déprimer.
    Où je me documente et apprends que les établissements de crédits à la consommation sont des filiales de nos chères banques. Tout le monde le savait, sauf moi. Le Groupe Crédit Agricole SA a 2 bébés siamois : Finaref et Sofinco et le gentil concurrent Cétélem est une filiale de BNP Paribas. Je continue de lire des choses passionnantes (et confondantes) sur Internet et ailleurs.
    Puis, aujourd'hui, j'ai appelé leurs téléconseillers. Après avoir reçu ces courriers de menace que je redoutais, 1 première téléconseillère sur laquelle, la pauvre, j'ai passé ma colère, me soutient mordicus qu'il faut que je paie. Après avoir tenté d’expliquer un imbroglio que je finissais par ne plus comprendre moi-même (avec la désagréable impression que je pissais dans un violon), j'ai articulé un énorme MER-DE avant de lui raccrocher au nez. J'ai parlé calmement avec une 2ème conseillère qui m'a affirmé le contraire: non, non, ne payez pas, ne tenez pas compte de ces courriers, toutes nos excuses, blablabla (Comment ne pas se taper la tête contre les murs?!?) Elle m'a confirmé qu'elle se trouvait au Maroc et n'avait aucune espèce d'influence (même un minuscule clic informatique) sur les erreurs de Finaref France. Puisqu'il s'agit bien d'une erreur de Finaref.
    Dés lors que je me débarrasse progressivement et définitivement de ces prêts, je commence à m'intéresser à la bête. Etrange...

    RépondreSupprimer
  10. suis de tout coeur avec toi !
    et tu m'as bien fait rire :-)

    rien à voir mais je voulais te répondre au sujet des fleurs sur mon blog : ce sont des fleurs Seringat Dame Blanche (il en existe plus de 50 espèces). Elles varient du blanc au violet, sont facile et caduc ! elles repoussent donc chaque année. poussent aussi bien en terre qu'en pot :-)
    bisous

    RépondreSupprimer
  11. .:: Karine ::. : Le rire est une arme ;-) Merci pour l'info concernant ces fleurs. Bises itou.

    RépondreSupprimer
  12. C'est la maison des fous dans Astérix.
    Au palmarès des tordus j'ajoute :
    -1and1
    -Conforama
    - et puis tous ceux qui se défaussent en disant que "C'est l'informatique qui n'a pas fait son boulot !"
    Le service n'est vraiment pas à la hauteur !

    RépondreSupprimer

Un commentaire, ce peut être un coucou, une amabilité, un point de vue divergent, un trait d'esprit, un signe de votre passage.

Pour celles et ceux qui n'osent pas (je ne mords pas) ou n'y parviennent pas, c'est tout simple :

1) Tapotez votre bonjour dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) Sous Choisir une identité, cochez Nom/URL
3) Saisissez votre nom (ou pseudonyme ou si vous êtes timide le nom de votre cousine) après l'intitulé Nom
4) L'URL ne désigne pas l'Uto-Rhino-Laryngologie mais bien le lien d'un blog ou de n'importe quoi d'autre que vous jugerez bon d'accrocher à votre identité, la page Wikipedia de Sheila par exemple ; ou rien.
5) Cliquez sur Publier commentaire

Et le tour est joué. Elle est pas belle, la vie ?