Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

mercredi

La culture à la campagne. Où ça?


Une très belle exposition visible jusqu’au 31 avril 2010 dans les bibliothèques du Réseau Dordogne-Eyraud-Lidoire – Claire (photo) et Dominique Cour donnent vie à des objets-livres, des bestiaires et des abécédaires aux formes les plus inattendues à la poursuite des mots et des sens multiples. Attention, poésie! (photo © desfraisesetdelatendresse)


A travers un billet où ma colère s’était muée en ironie mordante, je vous faisais récemment part d’un coupe sombre dans le budget culture d’une Communauté de Communes. Il s’agissait, que dis-je, il s’agit de la suppression pure et simple d’un poste clé, celui d’une directrice de réseau de bibliothèques dont l’unique récompense est d’aller pointer chez nos amis du Pôle Emploi. Une suppression inacceptable décidée par son président, Armand Zaccaron * (et ses collaborateurs), dont je tirais un portrait gentiment féroce (cliquez ici pour lire mon billet dithyrambique). Ces modestes élus, grenouilles voulant se faire aussi grosses que le bœuf, essuient (de ce que j’en sais) assez peu de critiques. Il n’est jamais trop tard pour bien faire. Voici, chers lecteurs, chers élus de la Communauté de Communes de Dordogne-Eyraud-Lidoire (et chers électeurs qu'ils se gardent bien d’informer), le message d’un artiste du cru :

Culture et rentabilité,
Le mariage des contraires ?
Pas nécessairement et surtout pas obligatoirement !
Il semblerait que le poste occupé à la CCDEL par Madame NICOLET soit délibérément laissé
vacant pour cause « d'inutilité » car les sommes dépensées pour la Culture seraient considérées comme une espèce de gaspillage ! (…)
La Médiathèque, reconnue par toutes et tous comme lieu de convivialité culturelle développe
depuis des années une politique de la connaissance (ludique, contemporaine, en rapport direct avec la création locale) qui connaît un vrai succès (cf. le nombre sans cesse grandissant de visiteurs présents lors des différents vernissages).
La mise en réseau de l'ensemble des Bibliothèques des Communes de la CCDEL n'est pas une mince affaire et nécessite l'emploi d'une personne compétente pour s'en occuper de manière professionnelle, c'est ce qu'ont fait Mme NICOLET et Mr DUTOUR (son prédécesseur, ndr) depuis la création de ce poste indispensable, toujours magnifiquement accompagnés par les responsables en poste dans ces lieux.
Grâce à leur immense travail, la culture vivante et non muséale a acquis le droit d'exister et de se montrer à des fins de partage.
Il serait catastrophique que cela cesse maintenant, cela pourrait s’apparenter à un déni culturel, réduisant à néant tout ce travail fait en amont.
En tant qu'artiste, je soutiens la pétition réclamant le maintien de Mme NICOLET dans ses fonctions et à son poste.

Jean-Charles Belliard



Dans la pétition (à lire ici), Marine Bureau-Kohn, artiste plasticienne, lance un troublant cri d’alarme : « Supprimer le poste de direction du réseau des bibliothèques brise à jamais ce tout petit bout de rêve si rare à la campagne. »

Ressources :
L’œuvre de Marine Bureau-Kohn http://www.nibart-expo.fr/,
de Jean-Charles Belliard http://jcb.juwi.be/index.php,
le blog du Réseau des Bibliothèques de Dordogne-Eyraud-Lidoire http://reseau-des-bibliotheques-dordogne-eyraud-llidoire.over-blog.com/,
le billet « bourrage des urnes pour une expo plouc» : lien,
et n'oubliez pas de demander la pétition à Marine : envoyez un mail à nibart@wanadoo.fr !!!


* On cite généralement un élu pour ses hauts faits, rarement pour ses méfaits. Erreur !

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5 commentaires:

  1. C'est pas un cliché de considérer la Culture comme la 5ième roue du carrosse au mieux et au pire comme un outil de manipulation vulgaire. Province ou pas province...

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  2. Océane : Quand ça n'est pas la 10ème roue du carrosse. Et l'on n'entend plus parler de la précarité des intermittents. Une cause (déjà) perdue? Quand l'art nourrit une économie locale (festivals), oui, les élus fanfaronnent. Quand ces festivals hibernent, ses acteurs déchantent et crient dans le désert.

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  3. c'est déplorable et pourtant pas surprenant.. heu qui a dit déjà : "quand j'entend le mot culture, je sors mon revolver" ?
    Il y a une demande, des besoins mais pas d'intérêts financiers, donc pas d'intérêt tout court...

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  4. Wizzil : Je t'ai trouvé deux liens intéressants : le premier www.tatoufaux.com puis le second : http://www.herodote.net/citations/citations.php?nom=Johst

    "La formule est parfois attribuée à Joseph Goebbels, chef de la propagande du parti nazi, ou encore au maréchal Hermann Goering. (...) Elle est en fait tirée d'une pièce (Schlageter, 1933) de Hanns Johst, médiocre auteur national-socialiste parfois affublé du titre de «barde de la SS». Cette oeuvre met en scène un jeune écervelé nationaliste éponyme qui avait été arrêté et exécuté par l'occupant français de la Ruhr en 1923. Elle a été jouée pour la première fois le 20 avril 1933, pour les 44 ans de Hitler !"

    deef : L’article du 10/04 paru dans Libé n’est guère plus rassurant. Les départements baissent le financement de la culture d’environ 20%. En pâtiront les structures qui accueillent les artistes (déjà des manifestations annulées), les artistes et compagnies (locales ou pas), et forcément les spectateurs qui iront se nourrir ailleurs (s’ils en ont les moyens (culturels). L’article « Baisse des budgets, les artistes déshabillés ».

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