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dimanche

Coups de casque

 

Je ne lis généralement pas les livres politiques, qu'ils soient sous la forme d'essai, de confession ou de panégyrique. Armé de mon indéfectible curiosité, je me suis pourtant jeté dans la lecture de l'ouvrage de l'ami Boris Faure. Ce livre en deux parties est à la fois un témoignage honnête et détaillé de son engagement en politique, de l'agression* dont il a été victime et qui l'a plongé dans le coma, une thérapie par l'écrit qu'il maîtrise avec bonhomie, pas mal d'humour et beaucoup d'érudition. C'est aussi un profond questionnement sur la brutalité décomplexée en politique. Dans la deuxième partie de son ouvrage, il convoque des personnalités du champ politique qu'il a côtoyées, qu'il interroge sur des sujets comme l'extrême-droite, les violences faites aux femmes, le communautarisme, l'éducation, etc. 

Ce préambule pour donner une seconde vie au fil (thread) très personnel, ludique autour de ma lecture. 

Jetez-moi ici ! 

👉Critique très-à-peu-près. Page 13, Boris Faure joue à la balle en mousse avec son psychanalyste Gilberto Gil. 

👉Page 14, l'auteur, être polychromatique, possède dans sa salle de bain un canard (jaune ?) en plastique à l'effigie de Freud. 

👉Page 15, point Amélie Poulain 

👉 "Je n'ai même pas songé à en vouloir à mon agresseur. C'est ce qui me frappe* aujourd'hui. Avec quatre ans de recul." J'imagine la douce ironie de l'auteur qui utilise le verbe *frapper au sens figuré comme au sens propre.

👉 Page 51 apparaît le tristement célèbre Aziz Zemouri (déjà peu soucieux de recouper ses infos) chez Le Point. Il se repaît des propos de l'agresseur 😱 AZ qui "ira même jusqu'à regretter que je n'ai pas retourné ses appels pour réagir aux accusations. (...) C'est la preuve que je l'ai insulté non, puisque je ne me défends pas ? Je suis simplement occupé à ne pas mourir dans les mains des chirurgiens qui m'ouvrent le crâne comme une boîte de conserve. C'est sûrement un détail. Mais ce journaliste s'en soucie-t-il ?"

👉 Page 63. Pour une fois, j'ai la réf. quand l'auteur compare Macron au joueur de flûte de Hamelin 😉 Boris a échappé de justesse au charme zozotant du ministre Macron...

👉 #livetweet et #analyseencarton du livre de Boris Faure. Page 101 je n'avais pas vu venir Kaa ou plutôt si, page 63, et là page 101 l'agresseur et/ou la peur, les yeux hypnotiques de Kaa. Seul l'auteur comprendra mes tweets, qu'il me pardonne leur légèreté 😉

👉 "Ce qui ne te tue pas, te rend plus faible, t'amoche, te mutile, t'amoindrit, te rend vulnérable."

👉 Point imparfait du subjonctif page 108 🥰 "Comme s'il se fût agi d'un collier de perles ou une parure de diamants."

👉 Où l'on lit, page 159, que le journaliste Aziz Zemouri commet souvent des papiers moisis. Venimeux, pour reprendre le terme de l'auteur.


👉 "Le papier ne refuse pas l'encre." – Alice, la grand-mère de l'auteur. "Tant que les électeurs ne sanctionneront pas sévèrement les baratineurs, la démocratie continuera à héberger des branquignoles en nombre."

👉 Page 214 je constate que l'auteur aime beaucoup l'expression "au diable Vauvert". 3e ou 4e emploi sur 200, c'est raisonnable.

👉 Le petit Tokyo, 6 mois et 1/2, donne son avis sur la page 242

👉 Page 268 Où l'auteur fait son #autopromo 🙃 mais on n'est pas hors-sujet, loin de là. Balthazar sans gilet jaune (cliquez sur la couverture du livre). Lu et validé par votre serviteur, d'ailleurs.

👉 Réflexion que je me fais à la lecture de la 2e partie. La violence peut être expliquée (pas excusée ou justifiée) par la réponse au mépris affiché par le pouvoir, le manque flagrant d'exemplarité, les affaires, les Benalla et j'en passe, les phrases insultantes de Macron etc Les intérêts personnels en lieu et place des intérêts collectifs, l'impunité des élus voyous, la langue de bois que ne supporte plus le citoyen lambda, les éditocrates qui soufflent sur les braises tels des rapaces, etc. 

Boris apporte des réponses étayées un peu plus loin dans l'essai.

👉 Page 275, l'auteur me rappelle ce moment magique de Juppé qui a la super pêche en 2016 (lien).

👉 Page 286. Boris interroge Benjamin Sire qui évoque l'usage des réseaux sociaux pour augmenter la crédibilité des femmes et des hommes politiques... Moue dubitative de votre serviteur. Leur popularité peut-être, leur crédibilité, j'ai un gros gros gros doute. Exemples : Castex sur la chaîne Twitch de Samuel Etienne, un fiasco. Le tiktok de Djebbari, une foire à la rigolade. Idem pour Marlène Schiappa.

👉 Dans son essai (2e partie de l'ouvrage), l'auteur évoque bien entendu le chapitre violences sexistes et sexuelles en politique. Et page 300, il invite l'amie Élodie Jauneau à "poser ses couilles sur la table." Qu'on me pardonne la provocation, le sujet du sexisme ordinaire soulevé par ce type d'expressions et tant d'autres est bel et bien évoqué.

👉 Boris invite Michael Vincent @0Vinz , économiste, essayiste, animateur radio à échanger autour de l'extrême-droite, de la débâcle du Brexit. Page 332, il évoque ce principe de fenêtre d'Overton, fenêtre non seulement grand ouverte mais défoncée. 

Lire ce papier de Nicolas Galita que je partage très volontiers : Il ne faut jamais débattre avec l’extrême-droite

👉 Maintenant que le RN est entré en masse à l'Assemblée, c'est un peu râpé.

👉 Alerte imparfait du subjonctif page 345 🥰 merci Boris & Pierre Juston 

👉 The end. C'était un fil personnel, un peu farfelu et carrément pas exhaustif de ma lecture de l'ouvrage de Boris Faure que je vous recommande. Disponible chez votre libraire 📚 👉 via Place des Libraires, vous pouvez le trouver en stock ou le commander. 


* L'agresseur, l'ex-député M'jid El Guerrab, a été condamné en 1ère instance le 12 mai 2022 à 1 an de prison ferme et 2 ans d'inéligibilité. 

👉 Boris interrogé par France Info

7 commentaires:

  1. "Comme s'il se fût agi d'un collier de perles ou une parure de diamants."

    Patatras ! Dans cette proposition, il ne s'agit nullement d'imparfait du subjonctif mais du passé antérieur de l''indicatif. Il fallait donc écrire : "Comme s'il se fut agi" dans accent circonflexe.

    Vous devriez donc supprimer votre "point" de la page 108… pour éviter un petit moment de solitude à l'auteur malheureux !

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    1. "Sans" à la place de "dans", bon sang de bois !

      Ça m'apprendra à ne me relire qu'après publication : bien fait !

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    2. Si même Didier Goux ne se relit pas avant d'appuyer sur entrée, où va le monde, je vous le demande !

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    3. Sur le fond, pour avoir échanger avec BF à propos des fautes et coquilles, il assume (ne peut revenir en arrière) et j'assume également les miennes. Je vais néanmoins me pencher sur la question. Bonne journée et merci pour votre lecture assidue.

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    4. C'est, de toute façon, la croix quasi-obligatoire de toute personne publiant un livre : lorsque le volume arrive pour la première fois entre ses mains, l'auteur tout frémissant de fierté l'ouvre au hasard, pour voir, et…

      … et il tombe direct sur une énorme faute ou coquille qui lui gâche irrémédiablement son plaisir !

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    5. Pour avoir été traducteur littéraire, j'ai eu vent des coupes sombres que subissaient les éditeurs. Les correcteurs sont aujourd'hui réduits à la portion congrue et l'on demande aux auteurs de faire le travail qui n'est pas le leur. Exemple : je me suis égaré un jour sur le blog de B Werber (ne me demandez pas pourquoi), mes yeux ont beaucoup saigné. Il sait peut-être écrire, il ne sait pas se corriger. Mais son statut de "star" ou plutôt les ventes qu'il génère lui vaut d'avoir des correcteurs.

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    6. Deux choses :

      1) D'abord, je vais encore faire mon petit "pion linguistique". L'expression "coupe sombre" désigne, en langage de bûcheron, une coupe légère (après elle, le bois reste sombre…). Si, comme je le pense, vous vouliez parler de restrictions sévères, il fallait dire : une coupe claire. Je sais que c'est tout à fait "contre-intuitif", comme on dit maintenant, mais enfin c'est ainsi.

      2) Il est normal et compréhensible qu'un auteur soit un piètre relecteur de ses propres écrits. Car, malgré tous ses efforts, il ne peut s'empêcher de s'attacher, encore et encore, au sens et au style de ce qu'il a écrit, au lieu de se concentrer uniquement sur chaque phrase prise une à une.

      Et vous avez raison : c'est un véritable métier qui, comme un certain nombre d'autres, a tendance à se casser un peu la margoulette…

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