Pages

mardi

Cueillir des pâquerettes et fermer boutique


Prenez soin de vous !

Journal de bord pas tout à fait confiné encore. Jour 2.
Pour le Jour 1 → Le vieil homme qui promenait son chien avec des gants Mapa verts

Les pensées et les émotions se bousculent. Je veux les trier, les décortiquer. Mais pas les occulter. Chaque jour suffit sa peine et son lot d'inquiétudes. Écrire que je ne suis pas inquiet serait mentir. Inquiet mais à peu près serein pour mes proches que je sais confinés. Ma mère à la campagne ne reçoit aucune visite. Elle me dit : ne te fais pas de soucis, j'ai mon jardin, j'ai l'oie, mes poules, j'ai de quoi faire dans cette immense maison. Ma sœur occupe ses filles d'une main de maîtresse, agile, bienveillante, pédagogue. Toute la petite famille déguste les navettes marseillaises qu'a préparées Lucie, 13 ans, suite à la recette que j'ai partagée avec elle (recette de JustInCooking). Je mesure la chance qu'elles ont d'avoir de la compagnie, et de la bonne compagnie, quand on pense à toutes les personnes isolées et fragiles, orphelines ou mal accompagnées. Je suis avec émotion les actions spontanées qu'envisagent les bonnes âmes ici et là, partout : proposer de faire des courses et les déposer sur le palier des voisins très âgés et diminués. L'humain d'abord !

D'un point de vue personnel et pragmatique, il faut que j'écrive à la main une première attestation sur l'honneur transmise par les autorités, par SMS, dans la nuit. Au boulot, j'en imprimerai un bon peu. L'hôtel ne figure plus dans les établissements habilités à ouvrir, mais il faut fermer boutique. Peut-être sera-t-il réquisitionné dans les prochaines semaines pour héberger personnel soignant ou malades. S'y préparer. Aider dans les démarches urgentes, répondre aux mails, au téléphone, procéder aux remboursements, faire les sauvegardes informatiques utiles, organiser le suivi à domicile par mon directeur, dire au revoir aux derniers clients, fermer les volets.

Achevant le tour du pâté d'immeubles pour aérer la petite (et lui permettre, peuchère, qu'elle soulage ses besoins), je constate que les pelouses de la résidence ont été fraîchement tondues et me réjouis à l'idée d'avoir cueilli une brassée de pâquerettes hier.

Pas tranquille, comme on dit par ici, je parle à la petite :
— Kimberley, tu te rends compte que j'ai rempli un formulaire pour t'autoriser à faire caca ?


-----
Jour 3 → Confiné et caféiné

15 commentaires:

  1. Quel plaisir de te lire, une petite pause bienvenue et souriante. Merci
    Bonne journée

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'espère être en mesure d'apporter un peu de sourire. Ça va être difficile de garder le cap quotidiennement, mais je vais essayer. J'espère que ta journée n'a pas été trop angoissante. À demain.

      Supprimer
  2. Tant que l'oie va, tout va !
    Hé oui, nous sommes en 2020 et il faut remplir un papelard pour accompagner le chien faire ses besoins. Nous vivons une bien étrange époque.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. L'oie va pas mal, elle et ma mère papotent chaque matin quand elle lui apporte à manger.

      Supprimer
  3. Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.

    RépondreSupprimer
  4. :) désolée de lire pour ton hôtel... je trouve qu'on est moins angoissé quand on sait ses proches à l'abri mais je serais encore plus rassurée dans 15 jours si personne n'a de symptômes... on a tous envie d'être une Kimberley là :D

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Tous les hôtels ferment les uns après les autres, c'était un peu prévisible.
      Kimberley est la plus heureuse avec ses deux papas à la maison. Bises :)

      Supprimer
  5. C'est la plus heureuse. Elle sent bien qu'il se trame quelque chose car c'est une éponge mais au final, elle a ses deux papas à demeure.

    RépondreSupprimer
  6. Paris te plairait, c'est d'un calme ! on entendsles oiseaux, pas de voitures, et il faut même beau ! c'est vraiment bizarre comme impression
    bises ma poule et haut le coeurs

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'observerais volontiers Paris mais je craindrais trop la concentration d'andouilles (pour ne pas être vulgaire) irresponsables. Ici nous avons le soleil à demeure, c'est déjà beaucoup. Haut les coeurs chez toi aussi ma poule + bises à Dominique.

      Supprimer
  7. Finalement ainsi collé serré et chouchouté… quelle veinarde cette Kim ! ;)

    RépondreSupprimer
  8. coucou Tonton je n'ai que 13 ans. Grosses bises. Lulu

    RépondreSupprimer

Un commentaire, ce peut être un coucou, une amabilité, un point de vue divergent, un trait d'esprit, un signe de votre passage.

Pour celles et ceux qui n'osent pas (je ne mords pas) ou n'y parviennent pas, c'est tout simple :

1) Tapotez votre bonjour dans le formulaire de saisie ci-dessous
2) Sous Choisir une identité, cochez Nom/URL
3) Saisissez votre nom (ou pseudonyme ou si vous êtes timide le nom de votre cousine) après l'intitulé Nom
4) L'URL ne désigne pas l'Uto-Rhino-Laryngologie mais bien le lien d'un blog ou de n'importe quoi d'autre que vous jugerez bon d'accrocher à votre identité, la page Wikipedia de Sheila par exemple ; ou rien.
5) Cliquez sur Publier commentaire

Et le tour est joué. Elle est pas belle, la vie ?