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Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

jeudi

Bons baisers des Calanques

Calanque de Sugiton - Parc national des Calanques

Marseille accueillait hier en grande pompe l'arrivée de la flamme olympique. Pas la tasse de thé de la maison. Ni de l'amie Élodie que nous recevons pour la 4e année consécutive. Surtout quand on a vu au hasard de nos déambulations la resucée de la caravane du Tour de France avec les animateurs Coca et marques cousines chauffer la foule à coups de "vous avez soif ? vous voulez un bob Coca ?" Manquait plus que Justin Bridou et ses saucisses sèches miniatures jetées à la foule. 

Bref. 

Au programme de la saison 4, l'absence bienvenue de mistral, le soleil généreux, les doigts de pieds en éventail, les selfies-grimaces sur les réseaux sociaux, les bons petits plats de Lolo les bons tuyaux, le rosé très frais, les rigolades, les discussions à bâtons rompus et la balade dans les Calanques. 

Balade-rando, presque un trek pour nous qui ne sommes pas sportifs (Élodie l'est un peu plus que moi). Baskets ou chaussures de rando qui tiennent bien le pied et/ou la cheville, gourdes, casquettes recommandées. Et énormément de patience pour les potentiels accompagnateurs* car nous nous arrêtons tous les dix mètres pour photographier la fleur dans l'anfractuosité, le pin perché à flanc de falaise, le point de vue à couper le souffle. Nous avions tout le temps de nous extasier devant la beauté et la variété du site. Des que-c'est-beau en veux-tu en voilà !

J'ai procédé à un tri drastique des photos. Il en reste vingt-quatre que j'ai publiées ici 👈

En poche, le plan IGN 1:15 000 (1cm = 150m) mais aussi celui (PDF zoomable) offert par l'application Mes Calanques (app qui fourmille d'infos, fiches et conseils). Je m'étais assuré que l'accès était libre. L'accès aux massifs est réglementé à partir du 1er juin : réservation obligatoire et gratuite. Mais comme le dit l'amie, et je partage son avis, ça ne nous choquerait pas que la réservation soit payante : freiner le tourisme de masse dans un site aussi exceptionnel et préservé est nécessaire et urgent. 

Départ du parking de la faculté de Luminy, une petite heure jusqu'à la Calanque de Sugiton. Facile, le chemin, c'est presque une autoroute. Les panoramas sont exceptionnels, la mer turquoise, l'îlot du Torpilleur sorte de varan de Komodo chevauché par un caniche (d'après l'amie) darde un œil torve sur les baigneurs. Courageux et téméraires, nous choisissons de ne pas rebrousser chemin pour le retour et nous dirigeons bille en tête vers la Calanque de Morgiou, un charmant petit port de pêcheurs où une "cabane" doit valoir autant qu'une villa sur la Côte d'Azur mais sans les commodités, ou plutôt avec commodités mais pas tout le temps (le bar où nous avons fait escale et bu nos Pac** citron avait coupé l'eau courante et fermé l'accès aux toilettes, au grand dam de ma comparse qui ambitionnait une pause pipi). 

L'accès à Morgiou par Sugiton est difficile. C'est au pied d'une échelle arrimée à une paroi à pic que nous avons été alertés par un randonneur : attention, ce qui vous attend un peu plus loin est... compliqué. Surtout en descente, ce qui était notre cas. Nous avons compris après coup la signification des petits triangles rouges. Sur le plan IGN, la légende : passage délicat. Quelques sueurs froides, beaucoup de précautions, l'aide active à une marcheuse solitaire saisie de panique, un échange fort sympathique avec un marcheur plus aguerri, et nous nous félicitons bruyamment de l'épreuve franchie. 

Je vous épargne le récit du retour, les éboulis escaladés, les corps fourbus, votre serviteur essoufflé mais émerveillé devant tant de beauté préservée (j'ose espérer). 

18 000 pas, 12 kilomètres, beaucoup*** de dénivelé, de passages accidentés, de bronzage agricole (le premier de la saison) et des bons baisers des Calanques 😘


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* Ça tombe bien, y avait pas d'accompagnateurs
** la boisson typique et locale : sirop citron sans colorant fabriqué en Provence
*** beaucoup, pour des novices

Encore le lien vers les photos légendées 👉 ici ou
Vous avez cliqué sur les liens dans le billet ? Non ? À quoi ça sert que Ducros se décarcasse ? 

2 commentaires:

  1. Je confirme : le chemin pour Morgiou est difficile et stressant à certains endroits. Alors chapeau à vous !
    Hélène

    RépondreSupprimer

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