Je croise sur son napperon une part de pizza qui se dore l'anchois au soleil. |
Je n'habite pas encore à Marseille mais j'ai déjà adopté des voisines, celles de mon ami.
Mon ami et ses drôles de dames de voisines qui activent parfois le plan anti-cafards et se chargent à tour de rôle de faire déguerpir les squatteurs du hall d'immeuble qui par leur caquetage, leur fumette, jour et nuit, nous empêchent de lire de dormir ou de penser.
Les voisins se suivent et ne se ressemblent pas.
Le vieux cornichon de l'étage en-dessous qui déplace ses meubles ou lance une lessive à 4h du matin. Quand on lui dit bonjour il aboie : quoi ! me parlez pas, je me mélange pas avec des gens comme vous. On l'a surnommé le vieux qui attend la mort. C'est pas sympa mais c'est comme ça.
Le voisin patient occasionnel de l'hôpital psy d'à côté qui hurle sans relâche sur son ectoplasme de mère ou supplie sa voisine de lui prêter 2€.
Le gros tout nu d'en face.
Ou le voisin dont je ne connais pour le moment que les sommations à ses rendez-vous galants : "Alleeeeeez ! Fais-moi un bisou !"
Le gars du quartier qui te propose d'acheter les déjections de ton chien.
La nana pas tranquille qui demande si tu as mis des agrafes dans le courrier que tu t'apprêtes à poster. Elle a peur des agrafes. Elle préfère les trombones.
La voisine joviale qui découpe sur les cartons de pizza les "bons pour" et invite ses voisins chez Zazza. On sirote du rosé frais on grignote des pizzas, on cancane sous le chant des cigales qui "s'époumonent" pour couvrir le tohu-bohu de la circulation boulevard Baille.
La même voisine qui brique l'entrée de l'immeuble parce que le bailleur 13 Habitat pour ne pas le citer n'envoie plus personne depuis trois mois. Le même bailleur qui demande un devis pour le remplacement de deux ampoules. Un devis !
La gentille dame qui m'envoie des sms pour dire "c'est lundi, bises" ou "c'est mercredi, bises" ou "il va pleuvoir, bises" ou me suggère d'emporter une cigale dans ma valise pour Paris. Je la croise qui se bidonne en tapotant les sms qu'elle m'envoie. Elle me raconte ses courses, la planche à repasser qu'elle a laissée à mi-chemin chez le marchand de fruits et légumes. Il fait trop chaud. Elle est déjà chargée comme un âne. Je vais la lui chercher.
Je croise sur son napperon une part de pizza qui se dore l'anchois au soleil.
Chez le maraîcher, on me voit traverser la boutique une planche à repasser sous le bras et on taquine le patron : j'ignorais que tu vendais des meubles.
Vous quittez la capitale pour Marseille? Mais vous n'y pensez pas. D'autant que je vois que vous avez commencé à faire connaissance avec vos voisins. Une vraie tranche de vie, votre billet.
RépondreSupprimerRien n'est encore fait. Les recruteurs que je rencontre depuis quelques mois ne semblent pas vouloir d'un Parisien, allez savoir pourquoi. Et comme beaucoup de Parisiens, je suis parisien d'adoption.
SupprimerHaha mais tu es presque Marseillais, tu en as déjà la faconde. Vivement que tu trouves le job idéal, qui te laissera nous raconter l'histoire de la sardine qui a bouché le port. Un coucou aux voisins (es) et à bientôt le plaisir de lire tes galéjades. Bonnes vacances 🌅
RépondreSupprimerQui te laissera du temps pour...😊😀😂
SupprimerJ'avais rectifié de moi-même ^^
SupprimerLa faconde est assez facilement contagieuse... Quant aux vacances, il faudra attendre encore un peu. C'en était qu'un avant-goût, à l'orgeat.
C'est mardi. Bises :)
RépondreSupprimerLe temps est lourd, il va peut-être pleuvoir. Bises :)
SupprimerJe savoure tous les jours le bonheur de ne pas avoir de voisins au dessus ou en dessous, juste un peu plus loin à côté, le voisinage de la campagne ou de la toute petite ville, celui avec qui on s'entraide et on échange... en te lisant j'ai l'impression d'être dans du Pagnol :) j'espère que ça ira quand même et que vous apprivoiserez tous les voisins :)
RépondreSupprimerBises
A Paris, je n'ai "sympathisé" avec mes voisins que pour leur dire "ta gueule !"
SupprimerSouvent je rêve de campagne, de choisir mes voisins parmi les animaux de la basse-cour et dans les bois. Chez ma mère, c'est un peu comme ça et j'aime m'y ressourcer. Y a que le chat qui miaule et le coq qui me réveille mais ça me va.
Dans le fond Marseille où Paris, c'est pareil, mes voisins du dessus qui se tapent dessus en arabe en déménageant leurs meubles la nuit, ceux d'à côté qui récitent leurs prière tous les vendredi soir, et la mamie du dessous presque centenaire que j'aide à faire ses courses et bien plus jeune d'esprit que certains, je pourrai en faire un billet tiens, ça me donne l'idée ! bon séjour à bientôt
RépondreSupprimergros bisous ma poule
Oui !!! fais-nous un billet sur tes voisins, les sympas et les autres :)
Supprimergros bisous ma poule itou
Oh oui, dame Boutfil, faites nous un billet sur vos voisins. Ce devrait être truculent.
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RépondreSupprimerComme Fred, j'apprécie beaucoup vos billets. Je les lis avec un plaisir non dissimulé.
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SupprimerOui merci de nous faire partager le microcosme marseillais avec autant d'images vivantes, colorées et même odorantes aussi ! ON s'y croirait.
RépondreSupprimerFinalement grand reporter des villes, ça te va bien !
Allez va où le vent de tes aspirations te porte et tu trouveras une nouvelle mission ...
Belles découvertes à toi, Bye Sandy
Si le vent ne me porte pas durablement vers Marseille, j'étudierai d'autres options ou Paris encore un peu. J'apprends la patience des pierres. Merci de ta lecture :)
SupprimerSi j'osais un sms : allez :) @NonoDiles
RépondreSupprimerMerci pour ton gentil sms :) bon jeudi !
SupprimerJe constate que tu relates d'une manière fortement drole , l'universalité du connard. Comme les racailles à petards de mon HLM qui t'ont fait me répondre dans Twitter. Ces connards dérangent la quiétude ou les amusements des voisins qui du fait de leur métier (des boulots de nuit) n'ont pas toujours le temps pour passer du temps ensemble en famille. le truc fou c'est que ces connards là , font chier des gens qui sont du même milieur social qu'eux, dans la meme mouise, et torpeur estivale. C'est à ne rien y comprendre.
RépondreSupprimerCes gars s'en battent les petits pois des autres. N'ont aucun respect pour l'Autre dans ce qu'il a d'universel, de différent, d'humain, de... calme. Le silence les effraie. Je ne cherche plus à les comprendre mais à les éviter. Et je rêve d'un grand appartement avec autant de cloisons possibles pour m'éloigner de voisins indélicats ou de vivre dans les bois. Triste constat : je voudrais à mon tour vivre dans une tour d'ivoire dont ils n'auraient pas les clés.
SupprimerCeci dit, ravi de t'avoir distrait et fait rire ^^
Je te comprend, moi même quand j'en ai marre et que je le peux : hop un coup de vélo et aller se mettre sous les arbres dans le bois de Vincennes pour m'eloigner des bruits insupportables de mon HLM. Je préfere de loin les cris des gamins de la creche qui sont des cris de joie ou de jeux à 95% du temps que le reste ( la liste de ce reste est assez pénible).
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