Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

samedi

C'est le oaï !


La bêtise des gens m'agace puis m'amuse. Parce qu'une fois le constat d'échec et d'impuissance posé, il faut en rire, à défaut d'en pleurer et/ou de frapper de rage ses congénères. Le sentiment d'impunité qui anime de nombreux·ses automobilistes est effarant. Le respect le plus élémentaire des règles de vie en société est une abstraction totale : l'autre est considéré comme un empêcheur de tourner en rond, un obstacle à leur médiocre petit confort. Ceci dit, je sais où l'on peut trouver les milliards utiles pour reconstruire les services publics : dans le porte-monnaie de ces hurluberlus —puisque la pédagogie et l'éducation ont échoué. 

En bas de l'immeuble, ce matin, c'est le oaï ! Preuve à l'appui, la photo qui illustre ce billet. 

Voici une demi-heure que C et D ne peuvent sortir du parking de l'immeuble. C klaxonne. Derrière C, D klaxonne itou. En vain. Les propriétaires de A et B se tartinent la gaufrette des rendez-vous urgents (ou pas) que peuvent avoir C et D. Entre temps, E, F et H stationnent sauvagement et empêchent d'autres véhicules de vaquer à la suite de leur samedi. Puis la conductrice de G, animée par une envie pressante de mozzarella (qui sait) à la supérette, se gare sur la chaussée. Ça passe crème, se dit-elle. Remercions-la d'actionner ses warnings 🤣 Le chauffeur du car ZOU que vous ne voyez pas sur la photo est parti faire des pâtés de sable, il n'a pas pu faire sa manœuvre pour se faufiler par I (l'entrée du garage des cars ZOU). E, F, G et H lui font obstacle. 

Pour conclure, les badauds honnissent la conductrice B qui finit par surgir d'on ne sait où. Enfin, surgir, non. Elle flânoche. Elle balaie d'un revers de main les reproches de C à bout de nerfs. B fait une marche arrière et reprend la route sous les huées des spectateurs. Un gars passablement aviné court après la voiture et jette le café allongé de son gobelet sur le pare-brise de B qui actionne ses essuie-glaces.

Tiens, ça me fait penser au film Enragé avec Russell Crowe : une querelle entre deux automobilistes qui se poursuit en une course mortelle. 

Et vous, votre journée ?



7 commentaires:

  1. Le terme est arrivé jusqu'ici ! Une scène marseillaise typique ... qui du chien ou du maître est la concierge ? 😉

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  2. Ce genre d'incivilités produit de la violence qui ne favorise pas des relations apaisées entre les gens.
    Je suis souvent ahuri par cet égoïsme croissant. Et il n'y a pas qu'à Marseille que c'est le oaï. A Bruxelles aussi...
    Heureusement, il y a aussi tellement de belles choses qui se passent entre des personnes parfois inconnues que les situations que tu décris ne me font pas désespérer des humains.
    Bisous bruxellois.
    Ben

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    1. Entre espoir et désespoir, mon cœur balance. Bises de Marseille

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  3. En banlieue la plupart des bouchons en ville viennent de voitures mal garées :( La galère ...

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    1. J'ai oublié de compléter mon nom ;)

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    2. Alors qu'il suffirait d'enlever ces voitures. Les propriétaires y réfléchiraient à 2 fois avant de se garer n'importe comment 😉

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