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Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

mardi

Trois lieus noirs sous la couette

 

on n'est pas mieux sous la couette ?

Avertissement ! Le billet qui suit est tiré par les couettes, pas les miennes, en tout cas. Pourquoi cette illustration ? (On n'explique jamais une blague. Expliquer une blague, c'est pas drôle. Bah, je le fais quand même.) J'ai quitté l'autre cornichon d'Elon pour Bluesky et Threads. Sur le nouveau mais pas vraiment nouveau réseau de Mark Z., j'échange avec Mélina. Elle réagit à ma photo postée à 7h. Mon cliché représente la ville encore ensommeillée et les lignes du Massif Saint-Cyr dans le lointain que je contemple en sirotant un café fumant. Mélina ne dit pas glagla mais pas loin : "on est lieux sous la couette." Lieux au lieu de mieux. Ni une ni deux, armé de mon téléphone et déjà dans le tram, je fabrique une réponse avec des lieus noirs sous une couette, j'ajoute un plateau gourmand et je publie ça pour la postérité. Je n'ai pas grandi...

J'ai grandi : je rédige aujourd'hui ma demande d'apostasie. 

Si on me demande pourquoi je veux que l'Église me débaptise, je rétorque : 330 000 victimes estimées depuis 1950 par le rapport final de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l'Église (Ciase), publié en octobre 2021. 330 000 ! en France seulement. Sur ce sujet comme sur d'autres thèmes brûlants collant à la religion comme autant d'infâmies, je vous laisse avec un extrait de L'Anomalie, roman de Hervé Le Tellier. L'extrait illustre parfaitement mon rapport à la religion, à toutes les religions :

Lors de l'entretien qui devait lui ouvrir les portes du département des PsyOps, la responsable du recrutement avait demandé à Jamy sa religion, et la psychologue avait répondu : "Je n'en ai pas." La femme avait insisté : "Donc, vous êtes athée", jouant de son stylo comme si elle avait eu une case à remplir sur un questionnaire imaginaire. Jamy Pudlowski avait haussé les épaules : "Je m'en fous, Dieu, pour moi, c'est comme le bridge : je n'y pense jamais. Donc, je ne me définis pas par le fait que je me fous du bridge, et je ne me réunis pas non plus avec des gens qui discutent du fait qu'ils se foutent eux aussi du bridge."

 

À toutes fins utiles, voici un lien : apostasiepourtous.fr

12 commentaires:

  1. En fait tu n'es pas débaptisé, l'église ajoute juste une mention en marge dans le registre "a renié son baptême". Ce qui n'est pas la même chose. Rien à faire pour aller plus loin, comme de faire caviarder son nom, j'ai essayé et d'autres aussi...

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  2. https://renepaulhenry.blogspot.com/2011/11/debaptisation.html

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    1. Lu. Si les choses n'ont pas évolué, c'est effarant. Ma foi, je vais malgré tout "renier ma foi" si c'est la seule démarche possible, c'est déjà ça.

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  3. La mention en marge c' est " a renié sa foi catholique" ..

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  4. Je me souvenais aussi de cette métaphore avec le bridge qui est pas mal du tout, et qui correspond sans doute à une palanquée de gens !!! Me concernant, c'est un athéisme un peu plus chevillé. Hu hu hu. ^^

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    1. Pour moi, la vie est par essence absurde. Les hommes ont trouvé en la religion un prétexte pour donner un sens à ce qui n'en a pas. Après, les gens croient bien en ce qu'ils veulent, une planète plate, un gourou, des chemtrails, que sais-je. Ça leur donne des réponses ˆˆ

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  5. Ah bah si on peut plus fabriquer des coquilles en paix sans se faire immédiatement hameçonner comme un lieu noir surpris sous la couette avec une lieue... :)

    Je le répète, mais c'est très poétique.

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    1. La lieue étant la femelle du lieu ;-) Sans ta coquille, point de billet. Merci <3

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  6. 3 lieus sous la couette de quoi se taper des bars. 😉
    Bon courage pour l'apostasie, je suis un chanceux non baptisé.

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    1. Se taper des bars et, à la barre, bénéficier d'un non-lieu 🤭

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  7. De mémoire je dois être baptisé (je m'en souviens pas j'étais trop jeune). En toute honnêteté ça n'a aucune valeur. Il s'agit juste d'un type qui a versé de l'eau sur ma tête d'enfant. Je n'y attache pas plus d'importance que ça. J'ai pas le courage de me faire chier à signaler à l'église que je veux être debaptisé...
    Mais je peux comprendre ta démarche.

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    1. La vie est trop courte pour envoyer des amabilités à l'Église, sous quelque forme que ce soit et pourtant je m'y suis attelé. Bonne année, by the way !

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