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Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.
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dimanche

La vendeuse et la chocolatine

– Vous êtes journaliste ?

La vendeuse pensait que je photographiais les prix des viennoiseries. Je lui explique que non, je taquine les gens sur les réseaux qui décrètent : il faut dire pain au chocolat et jamais, malheur ! jamais, chocolatine, gnagnagna. Je réplique que le mot chocolatine figure dans Le Robert, c'est un régionalisme. Comme la quiche est à la Lorraine et les tripes à la mode de Caen. La langue est assez riche pour tout le monde et les cochons sont bien gardés ou les torchons et les serviettes, bref. Je lui signale qu'à Biarritz il y a une boulangerie qui vend des chocolatines et des pains au chocolat "pour les Parisiens", dixit la vendeuse biarrote. Je n'ai pas vraiment dit tout ça, enfin, presque. On a taillé une bavette un dimanche matin à sept heures et des miettes. On a conclu elle et moi que l'important c'était la qualité de la chocolatine, pas les chamailleries, pas les polémiques stériles.