Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

vendredi

Pédale, pouce !


Il y a une équipe de cornichons qui a "réfléchi" puis proposé le fonctionnement tout pété du service de vélos partagés à Marseille puis il y a une autre équipe de concombres à la Métropole (coucou Martine) qui a dit oui oui c'est génial, on n'a pas testé mais c'est génial, on s'auto-congratule, on y va, on finance (coucou les contribuables), on construit, on communique, on déploie une appli en carton.

Allez au pif parmi une tripotée de mauvaises idées mises en circulation :

Pas d'autre choix que de sélectionner le premier vélo de la file du centipède. Impossible de vérifier si la batterie est à bloc ou permet à tout le moins de faire un trajet raisonnable. Au bout de quelques mètres pédalés, je m'aperçois sur l'appli (connectée en bluetooth) que je ne dispose que de 4% de batterie. Mauvaise pioche. Le trajet va s'avérer poussif (euphémisme).

Résolu à porter ma petite pierre au service, à la communauté, je choisis de le signaler et le stationne à une borne dédiée. Tiens, encore une idée toute pétée des concepteurs : il faut obligatoirement ajouter une photo, même si elle n'apporte strictement rien au schmilblick. Je suis à deux doigts de joindre un cliché de mon fondement ou une photo d'aubergine. Bon. Pas sûr que ça les aide. 

J'ai beau avoir rendu le vélo, la course reste affichée "en cours". 

J'ai de la chance, il est 8h, la hotline vient d'ouvrir, j'appelle. Après deux ou trois clics, l'opératrice m'annonce que je ne suis pas facturé. Je me mords les gencives pour ne pas rire ou l'envoyer cueillir des pâquerettes dans le désert d'Atacama. Toujours armé de mon indéfectible optimisme, je demande s'il est possible de prendre le vélo d'à côté, disponible, et de reprendre ma course. Que je suis naïf ! Réponse de la dame : ah bah non, il faut attendre trente minutes. Je rétorque qu'elle est bien bonne celle-là, elle me répond qu'elle comprend, qu'elle est désolée, bliblablou. 

Je raccroche et poursuis mon chemin à pied en souhaitant à Martine, ses amis de la Métropole et les prestataires d'enfourcher la monture de vingt-cinq kilos et de pédaler, en tenue de Bozo le clown et sans assistance électrique, les vingt-quatre kilomètres qui séparent l'Estaque des Goudes !


5 commentaires:

  1. purée c'est comme Velib à Paris : des vélos en vrac, une appli pour les dénoncer. Bon courage pour tes prochains déplacements avec ce type de vélo si tu en as encore envie.

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    1. Encore que, signaler (plus que dénoncer) je trouve ça plutôt pas mal. Ça permet de contribuer. J'ai souvenir qu'à Paris les vélos (dans la 1ère version de Velib) étaient sur des bornes individuelles.

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  2. J'aurais une de ces trouilles de faire la route de l'Estaque aux Goudes en vélo ! Électrique ou pas.
    Dommage qu'il n'y ait pas de location de voiturette électrique.
    Hélène

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    1. Hello Hélène :) C'est vrai que faire du vélo à Marseille est un peu risqué. Conduire aussi, remarque.

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    2. P.S. il y avait un service de location de voiturettes électriques, le service a hélas péréclité avant de fermer définitivement.

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