Dans le métro, elle croque des portraits.
Je la vois.
Un jeune homme s'assied. Elle le dessine.
Je les vois.
Elle lève le regard, le baisse, le lève au gré des coups de crayon.
Elle le regarde.
Ils ne me voient pas.
Il descend du train. Elle descend et le suit.
Je descends et la suis. Je les suis.
Je ne suis pas dans ses croquis.
Ils sont dans les miens, dans mon esprit. Je les possède, ils ne le savent pas.
Après quoi court-il? Elle lui court après.
Elle le perd de vue. Je l'ai perdu.
Elle s'arrête, s'assied, ouvre son cahier, le regarde qui est parti.
Elle dessine les gens qu'on ne voit qu'une fois dans sa vie.
Ces gens, je les regarde qui lisent par-dessus l'épaule, qui pensent, se taisent.
Je regarde ce silence.
Elle écoute les traits de ses esquisses.
Ils sont à elle.
Ils m'échappent encore.
(Réédition du 25/03/07)
Merci pour ce joli billet poétique.
RépondreSupprimerUn bout de métro parisien dans tes yeux dans la Ville d'Hiver :-)
SupprimerAs-tu vu l'heure de publication de ce billet ? Pur hasard.
♫ "On le disait poète et il vivait peut-être
RépondreSupprimerun peu comme eux,
des roses et des violettes fleurissaient dans sa tête
et sachez que,
il aimait les étoiles et cueillait leurs pétales..." ♫
C'est beau. Qui a écrit ça ? Je vais demander à Google :-)
SupprimerLa chanson du vieux poète - Robert Miras lien : https://www.youtube.com/watch?v=G0b6D3Fu_8A&feature=youtu.be merci Fred :-)
SupprimerJ'aime bien vos billets. Ils nous feraient presque croire que le monde est beau.
RépondreSupprimerLe Page.
Merci :) Mais il est beau, ce monde. Si l'on considère le verre à moitié plein.
SupprimerC'est joli, frais, vivifiant.
RépondreSupprimerElle dessine des passants,
Qu'elle mémorise en un instant.
La portraitiste arrête le temps.
Elle fait ce dont on rêve tous parfois, arrêter le temps, oui.
SupprimerMerci pour ce beau moment de poésie dans le métro... et au-delà.
RépondreSupprimerMerci DF de votre visite et lecture avisée et au-delà :-)
SupprimerLaurent,
RépondreSupprimerUne fois encore ravissement de te lire partager ces moments de banale intensité humaine.
Une fois encore, merci pour ce partage...
Ben
Une fois encore, merci Ben de ta fidélité. :-*
SupprimerJoli! Comme toujours
RépondreSupprimerÀ très vite pour notre café-thé :-)
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