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Quand la vie est trop courte pour râler ou s'acheter des fleurs demain, j'invite le lecteur à s'émerveiller des petites choses. Dans les sillons creusés par l'inattendu ou le hasard, je sème les graines d'un regard humain, parfois mordant, et compose régulièrement un bouquet de rencontres ou d'échanges piquants, insolites, simples.

mardi

Pour le meilleur et le sou(pire)


Je m'étais déjà penché sur la gymnastique mentale qui m'oblige à ne pas m'attarder sur les raisons, minuscules ou pas, qui font que le monde ne tourne pas rond, ou plutôt à remplacer chaque bouffée négative, chaque nom d'oiseau ravalé, par une pensée positive, poétique, bienveillante. La triste période que nous traversons ne donne pas à voir le meilleur en l'humain et c'est un doux euphémisme. Me courent sur le haricot, les éditocrates confits d'arrogance qui disent ce qu'il faut penser, ce qu'il faut faire sans s'être mis deux minutes dans la peau des gens qu'ils jugent ou conseillent. Me hérissent le poil, les ministres, les apôtres du capitalisme, les conseillers, autant de poulets sans tête qui continuent de galoper dans la basse-cour, de radoter des éléments de langage, des doctrines absurdes. Pauvre quidam obéissant, je renseigne scrupuleusement mes attestations de sortie dérogatoire pour satisfaire les besoins naturels de la petite, matin et soir ; je respecte scrupuleusement le confinement, je ferme les yeux sur la vingtaine de promeneurs que je croise en cinq minutes un lundi après-midi de Pâques, sur leurs raisons probablement fondées, qu'en sais-je ; sur les rues environnantes jonchées de déchets, de déjections canines, de canapé défoncé, de frigo disloqué. Je me dis que non je n'ai pas entendu ce gars qui se vantait au téléphone d'un apéro clandestin chez ses potes, je ne dis rien à l'ami qui a bravé l'interdit pour faire du tourisme, je soupire, je ne veux pas entendre ses arguments en carton. Les raisons de s'agacer, de désespérer, sont multiples. Celles d'être optimistes ne se sont pourtant pas évaporées. À ce tableau peu ragoûtant et incomplet, il manque, c'est certain, toutes les bonnes actions, les solidarités qui ne font pas de bruit, les actes civiques qui ne se voient pas, l'altruisme sans fanfare.

À ma philosophie positive bricolée à la petite semaine, il manque les coquelicots que j'ai pris tout à l'heure en photo, alerté par l'incongruité des fleurs parmi les détritus, et que la petite Kimberley a reniflés, attirée par l'odeur laissée par un de ses collègues à quatre pattes.


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Le journal de bord dans sa continuité → Journal tendre d'un confiné

10 commentaires:

  1. J'essaie de ne voir que les coquelicots pour garder le moral...
    Et je compte sur toit pour des bulles de "positivité"
    Bonne journée Bisous

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    1. J'ai la chance d'être en bonne compagnie, en bonne santé et sous le soleil, j'ai donc plus de matière à écrire "positif". Bonne journée à toi aussi + bisous masqués mais positifs.

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  2. Admirer les coquelicots témoins de la vigueur de la nature que détruisent la négligence et l'incivilité de certains de nos concitoyens, cela fait du bien: la "philosophie positive bricolée à la petite semaine" est toujours réconfortante! Merci pour le joli symbole des coquelicots!

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    1. Je pense qu'on fait tous du mieux que l'on peut avec le peu que l'on a. Le symbole du coquelicot s'est invité dans ce billet. Comprendront ceux qui sont sensibles à la cause.

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  3. ben oui, voyons le côté positif des choses, même si la famille nous manque, si les enfants sont loin et si je m'inquiète pour mon fils et son restaurant , ma fille pour son boulot de galérienne au monoprix , mais....l'homoconjointus a enfin compris comment jouer au rummikub , j'ai relu la série des Mary Lester, romans policiers Bretons , relu avec bonheur Bleu de Sèvres et jaune de Naples qui m'a conforté dans mon envie d'y aller sitôt que tout ce merdier serait fini....et les appels téléphoniques des copains et amis , on se console comme on peut
    bisous ma poule pour toi et Lolo et la petite

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    1. Oh mais qui revoilà ?! On partage tous plus ou moins les mêmes inquiétudes et on se sent un peu moins seuls dans cette galère. J'espère qu'on ne perdra pas trop de plumes. Excellente idée que de se remettre à lire. Toi qui brodes (et qui couds sûrement aussi), tu t'es mise à confectionner des masques ou pas ? Je transmets tes bises :) Gros bisous ma poule à toi et ta moitié.

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  4. Laurent, merci de rappeler qu'à nos raisons de râler, "il manque, c'est certain, toutes les bonnes actions, les solidarités qui ne font pas de bruit, les actes civiques qui ne se voient pas, l'altruisme sans fanfare."
    Bon courage pour les jours à venir !
    Des bisous de réconfort chargés du soleil bruxellois ;)

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    1. Salut Ben & merci pour ta visite chargée d'ondes positives. Bises masquées et néanmoins chaleureuses ;)

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  5. Joli symbole des coquelicots avec ta petite... le pire de l'humain n'attend pas que ça aille mal pour se révéler car même quand ça va bien il te faire croire le contraire... alors on va rester focaliser sur le meilleur et sur soi aussi parce qu'on a les ressources en nous pour se faire du bien :) des bisous

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    1. Oui, restons concentrés sur tout ce qui va bien, tout ce qui nous réconforte. Bises itou Carole.

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