Que je vous explique donc le comment du pourquoi. Attendant l'ascenseur, je me prépare à rentrer à pas de loup et neutralise à l'avance les bruits dont je pourrais être la source. J'ôte la grosse clé de l'anneau métallique afin d'éviter le cliquetis du trousseau. Je me déchausse dans l'ascenseur, pose mon sac devant la porte d'entrée de l'appartement, introduit la clé à la manière d'un monte-en-l'air en chaussettes, pousse lentement, très lentement, la porte, pour qu'elle ne grince pas — la porte, pas la chienne. Je marche à pas feutrés jusqu'à la chambre d'où provient soudain un timide grognement. J'ai le temps de fondre sur l'origine du ronchonnement et claquer une bise sur le museau de la chienne. Ni vu ni connu, mon homme dort encore comme un loir.
Vous qui me faites l'amitié de me lire régulièrement, vous aurez remarqué que je m'évertue souvent à raconter des histoires avec de minuscules petits bouts de rien. Vous voilà aujourd'hui servis. Et resservis par la courte affaire qui suit et qui mêle une chienne et un bouton de minuterie de four multifonctions.
La sonnerie de la porte d'entrée de notre chère et tendre amie voisine* produit sensiblement le même son que la minuterie de notre four. Naguère, nous actionnions ladite minuterie et, las d'entendre aboyer la petite parce qu'elle pensait entendre un intrus sonner à la porte — est-ce que les intrus sonnent à la porte, franchement ? Mais allez lui dire, allez lui expliquer. Non, elle n'entend pas la raison ou, à tout le moins, notre raison. Las donc de l'entendre aboyer, nous avons confié le soin de minuter la cuisson de nos gâteaux à Google Home, le galet connecté qui fait plein de choses, vous dit la météo du lendemain, l'âge d'Annie Cordy quand vous le lui demandez ou que vous êtes la plus belle en ce miroir, le phénix des hôtes de ces bois. Il nous arrive hélas de tourner le bouton du four non grata par mégarde, et là mon mec — qui avait rêvé de Kimberley chienne flic, rappelez-vous, se trompe et dit : Quand la chienne sonne, le four aboie.
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* Joëlle, si tu nous lis, je t'offre cette petite dédicace : je remercie ici publiquement le hasard de nous avoir mis sur ton palier en septembre dernier.
Je me plais à rêver qu'un éditeur publie un jour un recueil de tes billets si plein d'humanité. Bouts de rien serait un titre parfait. Et pour ta photo publiée ici dimanche, on pourrait légender "Joëlle au balcon, bonheur dans la maison". Bises affectueuses.
RépondreSupprimerJoëlle sera, j'en suis sûr, ravie de lire ton commentaire. Pour ce qui est de l'éditeur, je travaille sur ce recueil que tu appelles si gentiment de tes voeux. Bises itou.
Supprimer"vous aurez remarqué que je m'ingénie souvent à raconter des histoires avec de minuscules petits bouts de rien."
RépondreSupprimerCe sont ces "bouts de rien" qui font toute la saveur de la vraie vie et le plaisir de te lire à chaque fois...
Ce retour nocturne est digne des meilleurs scénarios ! Merci de l'avoir partagé.
Passe une belle journée, Laurent !
Oops, oublié de signer.
SupprimerC'est moi, Ben...
J'espère ne pas dévier de cette équation simple, plaisir d'offrir = plaisir de recevoir :) Merci Ben, une très agréable journée à toi, agrémentées de ces petits riens qu'on affectionne.
SupprimerToujours sympas les publications des fraises et de la tendresse....Un peu comme Albert Dieu....!
RépondreSupprimerBonne semaine.
Merci de votre passage, Albert D :) Excellente semaine à vous aussi.
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SupprimerEncore un billet qui a du chien et qui sonne parfaitement bien ! Bravo !
RépondreSupprimerMerci Anonyme de votre passage inspiré. Repassez quand ça vous chante :-)
SupprimerMerci pour ce bon moment à te suivre à pas feutrés dans ta vie quotidienne. Trop drôle "la chienne qui sonne et le four qui aboie" ! Cela me rappelle l'étourderie d'une collègue comptable qui a décroché sa calculatrice pour répondre au téléphone !)) Bises
RépondreSupprimerMerci Sandy de ta fidélité ! Tout le sel de ton anecdote vient aussi du fait qu'il s'agisse d'une comptable. Drôle !!!
SupprimerBises itou.
nous on avait un chien qui aboyait devant le frigo tous les jours à 19H pile poil, du coup le chat venait en renfort et ils arrivaient à eux 2 à ouvrir le frigo, donc, il fallait faire fissa pour arriver avant le chat devant le frigo, il fallait donc un emploi du temps réglé comme du papier à musique avec quelqu'un à la maison, sinon, c'était frigo vidé et chat et chien ravis d'avoir bouffé tranquillos, un vrai numéro de cirque
RépondreSupprimerBisous pour 2 ma poule
Elle est dingue ton histoire ! J'adore !
SupprimerBisous transmis et bisous pour 2 itou ma poule. J'ai lu que tu manquais d'inspiration, pourtant ton histoire, même courte, mérite que tu la racontes, allez hop, un sujet pour ton blog...
Tes petits bouts de bonheur ont encore plus de saveur avec l'accent du Sud et les cigales en fond sonore. Merci encore et toujours pour ces sourires qu'ils distribuent
RépondreSupprimerJe m'efforce de toujours distribuer des petits bouts positifs, optimistes, et s'ils provoquent des sourires, j'en suis sincèrement RAVI. Lire à travers ton commentaire, notamment, l'effet que produisent mes billets donnent un sens à ce blog. Merci encore Christine de ta lecture et ta fidélité.
SupprimerBonjour Laurent. Merci pour cette anecdote amusante comme je les aime. Bonne journée
RépondreSupprimerBonjour écureuil bleu. Ravi que cette anecdote t'ait amusé. Doux dimanche à toi si tu lis ma réponse un dimanche ^^
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